Une renommée indéniable
L’amplificateur intégré A1 est l’un des appareils Hi-Fi les plus reconnus à travers le monde entier. Depuis sa première édition, qui a vu le jour auprès du grand public en 1985, son succès n’a fait que croître, ce qui le hisse aujourd’hui au rang d’incontournable de la Hi-Fi.
Depuis plus de 30 ans, il fait l’objet de nombreuses rééditions, et voit ses fonctionnalités s’améliorer et son design se transformer. Mais cette année, Musical Fidelity a décidé de ressortir l’édition mère de ce mythique amplificateur, dans le même design et la même configuration que le tout premier A1 qui a bouleversé le marché, à ceci près que les performances ont été améliorées et les composants modernisés. Le retour d’un classique donc, pour les Hifistes qui n’ont pas pu en profiter à sa sortie il y a 30 ans, ou pour les nostalgiques de cet incontournable.
Le charme d’antan
Commençons par le design de cette légende revisitée. Si les composants internes ont fait peau neuve, on ne peut pas en dire autant de son enveloppe. Mais c’est là le but recherché. En effet, cette édition est volontairement similaire à la première parue. C’est-à-dire une façade en aluminium brossé, en une seule finition noire. Le lettrage et les boutons quant à eux sont d’une élégante couleur bleue.
On retrouve donc en façade le bouton de mise sous tension de l’appareil, mais aussi un bouton rotatif pour régler le volume de l’amplificateur, et un bouton rotatif pour sélectionner les sources. Concernant les petites nouveautés qui ont été ajoutées suite à cette remasterisation, est l’ajout d’un bouton pression qui permet de choisir entre « direct » et « normal ». Ce dernier est un commutateur qui offre la possibilité de contourner le bloc de gain, qui offre une réduction du gain de 10 dB. Cette fonction a été pensée pour une utilisation moderne, notamment avec l’utilisation des appareils numériques (plus d’explication dans la suite de l’article).
Concernant les connectiques, l’amplificateur intégré A1 dispose de cinq entrées auxiliaires, une entrée phono qui accepte des cellules MM et MC, ainsi qu’une entrée Tape. Pour les sorties, il dispose d’une Tape Out et une Pre Out, mais également une sortie HP. Une prise IEC permet aussi l’upgrade de l’appareil avec un câble plus performant.
Chef de fil de l’amplification
Ce n’est pas un hasard si l’amplificateur intégré A1 est adulé à ce point. La technologie qu’il renferme, est devenue un modèle pour de nombreux amplificateurs intégrés par la suite. Elle lui permet de driver des enceintes Hi-Fi qui peuvent se montrer parfois difficiles à mettre en oeuvre, dans des pièces petites à moyennes, et ce sans perdre en qualité sonore.
Selon les dires de la marque Musical Fidelity elle-même, ce qui a motivé la création de cet amplificateur – et ce qui en fait un produit d’exception – n’est ni plus ni moins que la musique. Par-là, la manufacture sous-entend que l’amplificateur ne fait que ce qu’on lui demande, c’est-à-dire restituer la musique dans sa « forme pure et simple ».
Fonctionnement Class A
Ce qui fait la légende de cet amplificateur, est avant tout son fonctionnement en pure Class A symétrique. C’est à dire qu’il délivre 25 W sous 8 Ohms. Bien que cela puisse paraitre peu, pas d’inquiétudes, ce fonctionnement en Class A est « dynamique ». Pour faire simple, si le courant qu’il reçoit dépasse les capacités de la Class A, l’amplificateur passera temporairement en fonctionnement Class B, permettant de gérer le courant, sans pour autant commuter.
Une technologie qui lui permet de rester performant en toutes circonstances, sans que la musique n’en soit pour autant impactée. Cette capacité d’adaptation a inspiré d’autres marques par la suite.
Alimentation soignée
L’alimentation elle aussi a eu droit à un petit coup de neuf. Elle passe d’une alimentation partagée pour la version de 1985, à une alimentation en double mono, ce qui accroît son efficacité. En effet, les étages d’amplification sont maintenant alimentés par des canaux droit et gauche indépendants. Cette configuration offre aux amplificateurs une double capacité d’alimentation. Pour optimiser au maximum le circuit interne, Muscial Fidelity a entièrement modernisé les composants avec les technologies actuelles. Les alimentations principales passent maintenant par de meilleurs filtres, ce qui permet une meilleure régulation électrique, et ce dès la mise sous tension.
Cette configuration vise à optimiser l’alimentation et l’amplification, en offrant une puissance régulée, ce qui réduit drastiquement le bruit et l’ondulation du signal, mais également améliore la dissipation thermique de ce Class A. Et les résultats se font ressentir lors de l’écoute. L’équilibre du courant électrique amoindrit le bruit, tandis que les circuits indépendants offrent une large scène stéréophonique.
L’étage de préamplification
Concernant la préamplification, Musical Fidelity a tâché de garder le circuit d’origine, pour la simple et très bonne raison que celui-ci possédait déjà des capacités performantes. De plus, grâce à la nouvelle configuration de l’alimentation, cet étage reçoit un signal plus lisse et régulé. La marque a pensé à tous les types d’audiophiles, autant pour les amateurs de numérique, que pour les adeptes de l’analogique.
Pour les premiers, un commutateur dit direct a été ajouté au niveau du préampli. Il est donc possible de contourner le bloc de gain avant le contrôle du volume, ce qui permet de réduire le gain de 10 dB. Une modification significative qui offre la possibilité aux sources numériques ou aux appareils à fort niveau de sortie de ne pas saturer l’étage d’amplification. À noter également, que ce bouton de volume n’est autre qu’un potentiomètre de la gamme ALPS RK, qui, en plus d’offrir une précision quasi parfaite, offre la possibilité d’être piloté à distance grâce à une télécommande fournie de série.
Et pour les aficionados de l’analogique, pas d’inquiétudes, l’étage d’entrée a lui aussi été amélioré. Celui-ci bénéficie d’une conversion courant/tension à faible bruit, pour s’adapter autant aux cellules MM que MC. En effet, l’impédance s’adapte de manière autonome sur l’entrée MC. Cet étage bénéficie ensuite d’une amplification supplémentaire du gain, mais aussi d’une égalisation RIAA. Des fonctionnalités qui accroissent la polyvalence de l’amplificateur A1, et en fait un appareil performant à bien des égards.
Notre avis
Conseils d’association
Pour tirer parti du mieux possible de ce petit bijou en fonctionnement Class A, nous conseillons de l’associer avec une platine vinyle de milieu de gamme, type Rega Planar 3. Son électronique interne lui permet de driver des enceintes avec une aisance parfois surprenante. Cet amplificateur démontrera toutes ses qualités avec des enceintes ayant un rendement supérieur à 88 dB, type bibliothèque deux voies, ou petites colonnes trois voies. Nous conseillons par exemple des enceintes de bibliothèque Sonus Faber Sonetto II, dans une pièce d’une vingtaine de mètres carrés. Ainsi, l’amplificateur démontrera toutes ses capacités.
L’écoute mythique
Evidemment, la restitution est unanime, et démontre, cette fois encore, que cet amplificateur est une petite merveille. Déjà à l’époque de sa sortie initiale en 1985, l’amplificateur intégré A1 faisait preuve d’une musicalité impressionnante pour son prix.
C’est donc avec une certaine attente que nous avons essayé cette nouvelle édition. Et nous n’avons pas été déçus. Son articulation reste un de ses atouts majeurs, et il restitue la musique avec douceur. Sa conception interne permet à cet ampli d’offrir une dynamique à l’écoute qui n’est pas sans déplaire. Sa fluidité s’apparente à celle d’un amplificateur intégré à tube en fonctionnement triode, il chauffe d’ailleurs comme un bon amplificateur à tube.
Pour entrer dans le détail de la restitution des spectres sonores, il faut noter que les graves se démarquent particulièrement. Ils sont intégrés avec chaleur dans le reste du spectre, et s’articulent très bien. Quant au medium, c’est là que l’on entend que cet amplificateur est en fonctionnement Class A. En effet, ils font preuve d’une matière particulière, mais également d’une transparence surprenante. Les aigus quant à eux offrent les détails de la musique, tout en s’intégrant avec le reste du spectre. Une fois de plus, la restitution de cet amplificateur intégré A1 est remarquable, transparente et dynamique, sans aucune dureté ni agressivité.
Pour résumer plus rapidement toutes les améliorations qu’a reçues cette nouvelle version du mythique amplificateur intégré A1, il faut globalement retenir que les composants internes ont été revus en utilisant les technologies actuelles. Le circuit reste sensiblement le même, à ceci près que le transformateur a évolué, ce qui lui offre une alimentation mieux régulée et un fonctionnement double mono. La partie amplification et préamplification ont été significativement améliorés, le bruit grandement réduit. Afin de contrôler au mieux l’utilisation de l’amplificateur, un switch a été ajouté et permet de baisser le niveau de 10 dB. Switch qui s’avère d’ailleurs contrôlable depuis une télécommande.
Il n’est donc pas étonnant que cet ampli soit déjà à de multiples reprises, récompensé par la presse. Ses versions antérieures faisaient déjà l’unanimité auprès du grand public. Et ce remastering de la version initiale vient asseoir sa popularité et son savoir-faire. Charme d’époque, composants améliorés mais circuit original, cet amplificateur a tout pour plaire, sur tous les points.